Tweets sur sporthinker
Sporthinker
Un rendez-vous hebdomadaire pour tous les passionnés de sport.

NBA: Deux monuments en péril ?

          
         Aujourd’hui les Boston Celtics comptent 17 titres de champions NBA, leurs plus proches poursuivants, les Los Angeles Lakers (LAL, ex Minneapolis Lakers 1947-60), seulement un de moins.
Autant dire que depuis 2010 (date de la dernière bague conquise par les Angelinos) le leitmotiv de l’égalisation à dix-sept sacres doit résonner dans l’esprit de tous les fans des LAL. En effet, depuis la période de domination sans partage des Celtics (11 titres de 1957 à 1969), les Lakers n’ont jamais été aussi proches de rattraper leur historique rival.
Or, à la lecture du classement NBA du vendredi 07 février dernier, la prophétie s’est enfin réalisée ! Avec 17 victoires chacune, les deux franchises seraient-elles enfin réunies au sommet de l’Histoire de la NBA ? Bien évidemment, non. Ce nombre de matchs remportés, et non de titres vous l’aurez compris, est dérisoire par rapport au nombre de match disputés par les deux équipes à cet instant de la saison (50 pour les Celtics et 49 pour les LAL). Ces deux franchises mythiques vagabondent tristement dans les bas-fonds de leurs conférences respectives, comme si leurs nombreuses bagues de champion précipitaient leur chute les entrainant irrémédiablement dans les profondeurs du classement.
Le All Star Game, spectacle grandiose mais impitoyable révélateur
Mais le rang qu’elles occupent (respectivement le 12 et le 13e de leur conférence) n’est pas le seul témoin de leurs difficultés du moment. Ces dernières sont également illustrées par le All Star Game (ASG) 2014, qui va se dérouler dimanche prochain à la Nouvelle Orléans.
Car si chaque année le ASG est un rendez-vous marquant pour les joueurs vedettes, ainsi que pour ceux qui aspirent à le devenir, il prend une dimension qui va bien au-delà de la distinction individuelle.
En effet les franchises elles-aussi passent au révélateur de ce match de gala, car ce dernier, en plus
d’élever le sport-spectacle à son paroxysme, joue le rôle d’indicateur de la place qu’elles occupent au sein de la hiérarchie de la NBA.
Si les 5 de départs, issus des votes du public, traduisent plutôt la nostalgie des fans (Kobe Bryant encore plébiscité cette année…) ou encore  des tendances démographiques (implication massive de bassins de population tels que NY, LA ou… la Chine), le choix des remplaçants, imputé aux coachs, est bien plus significatif. Parfois, outre leur talent et performances intrinsèques, certains joueurs se voient sélectionnés en récompense de la saison de leur équipe, les représentant ainsi au grand bal des stars du basket américain.
Or dimanche prochain, lors du match des étoiles, aucun joueur de l’un de ces deux géants en perdition (Lakers et Celtics) ne foulera le parquet de la New Orleans Arena à l’occasion du ASG 2014.
 A titre de comparaison lors de l’édition de 2011, ils étaient six* à porter haut les couleurs des deux franchises les plus titrées de l’histoire de la NBA, moins d’un an après leur âpre duel en finale du championnat 2009/2010. Depuis lors, le déclin de ces deux dernières s’orchestre progressivement.
Elles furent toutes deux au moins demi-finalistes de conférence en 2011 et 2012, sans pour autant participer à la grande finale. Puis l’an dernier en 2013, elles luttèrent jusqu’au bout de la saison régulière (surtout celle de LA) pour participer aux play-offs (PO) … qu’elles quittèrent dès le premier tour, les Celtics se faisant sortir par les Knicks, et les Lakers sweeper** par les Spurs.
Cette année, les deux clubs***  risquent fort de ne pas être invités au grand banquet de fin d’année que sont les PO. Une année de vache maigre donc pour ces deux ogres pourtant plutôt habitués à faire preuve d’un appétit gargantuesque.
Si cette régression notable dans les résultats des deux équipes peut s’expliquer par différentes raisons, les baisses de performance puis départs de Allen puis Pierce et Garnett d’un côté, la cohabitation parfois difficile entre Bryant et Howard de l’autre, attardons nous plutôt sur les stratégies dont elles disposent pour retrouver les sommets de la ligue.
Perspectives d’avenir, vers un retour au premier plan?  
En effet, ce constat d’échec d’aujourd’hui n’augure pas automatiquement de tristes lendemains, car la NBA, en tant que ligue sportive fermée, a vocation à s’autoréguler.
Ainsi, terminer la saison dans les dernières positions, ne rime pas avec relégation, et s’en satisfaire ne traduit pas seulement un manque d’ambition. En effet la draft, instrument de régulation, favorise les
« petites » formations. Par un système assez complexe, jouant sur les probabilités et que l’on peut ainsi synthétiser : Le bonnet d’âne de la ligue a une chance sur 4 d’obtenir le premier choix alors que la franchise terminant aux portes des PO n’en a qu’une sur 200. On comprend donc aisément, que la course à l’armement se transforme souvent en lutte pour les dernières places du classement
Cette stratégie, bien que peu glorieuse, a déjà fait ses preuves (les San Antonio Spurs ont ainsi drafté
Tim Duncan en 1997, avec le succès que l’on connait depuis) et se nomme le tanking.

La stabilité n’est pas récompensée, les franchises sont ainsi poussées à briller ou au contraire à
s’éteindre de leur plein gré, pour ressurgir après quelques années plus scintillantes que jamais. Dans un extrême ou dans l’autre, elles doivent donc toujours se distinguer : que ce soit par leur qualité ou leur médiocrité.
Ce mode de fonctionnement traduit je trouve, la politique globale de la NBA : celle de la démesure.
 
Mais le tanking n’est pas le seul moyen d’obtenir une position préférentielle lors de la Draft annuelle, cela peut aussi se faire de manière contractuelle. En effet des tours de draft se « monnaient » en échange de joueurs, et les Celtics ont ainsi fait un pari sur l’avenir à l’occasion du trade réalisé avec les Brooklyn Nets durant la dernière intersaison (en plus de faire, avant tout, des économies). Car les quatre joueurs qui ont intégré l’effectif des Celtics en échange des départs de Paul Pierce et Kevin Garnett, furent agrémentés de trois premiers tours de draft.
Cependant, un projet serait à l’étudepour éradiquer ces dérives. Celui de tirer au sort les ordres de choix des trente équipes de la ligue… et ce pour les 30 années à venir. Impliquant certaines conditions (notamment que chaque franchise ait une fois un des 6 premiers choix sur une période de 5 ans). Mais la draft perdrait ainsi son rôle d’harmonisation du niveau des équipes, la répartition des choix répondant alors une logique d’égalité et non d’équité. Affaire à suivre.  

Outre une utilisation judicieuse de la draft, le retour au sommet de ces deux mythes peut passer par des choix forts. Par exemple pour les Lakers, miser sur une fin de carrière en apothéose de Steve Nash et Kobe Bryant (respectivement meilleur passeur et marqueur en activité de la NBA), ou tout reconstruire de zéro ? D’autant plus qu’on est en droit de s’interroger sur la capacité de ce dernier, actuellement blessé, à retrouver le niveau de jeu qui a fait de lui la star qu’il est aujourd’hui.

Aussi nombreuses soient-elles, les stratégies de reconquête dont disposent Lakers et Celtics n’offrent aucune garantie et pourraient même, en cas d’échec, marquer le début d’une longue ère de disette.
Ces deux monuments vont-ils entamer leur redressement, ou à l’inverse, continuer de couler lentement ? Leur gloire d’antan va-t-elle ressurgir, ou au contraire à jamais s’assoupir ?               
Libre à chacun de se faire son opinion, car si nul ne peut prédire l’avenir, tenter de le faire est un réel plaisir qu’il est interdit d’interdire.
Une chose est sûre : La décadence n’existe qu’à travers la grandeur, et le classement actuel de ces deux
franchises majeures ne saurait occulter la magie de leurs plus grandes heures.


*Kobe Bryant et Pau Gasol côté Lakers ; Ray Allen, Rajon, Rondo Kevin Garnett et Paul Pierce côté Celtics
** éliminés 4-0, littéralement : « balayés »  

***franchises en l’occurrence, dont n’est pas précisément synonyme le terme clubs, ici choisi pour faciliter la lecture et la rendre moins répétitive.


Farvacque Simon
http://fr.wikipedia.org/wiki/National_Basketball_Association
http://www.sportsecyclopedia.com/nba/mpls/mplslakers.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saison_NBA_2010-2011
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saison_NBA_2012-2013
http://basketsession.com/actu/tanking-express-101034/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Draft_NBA
http://basketsession.com/actu/boston-cetlics-trade-pierce-garnett-rondo-117749/
http://www.eurosport.fr/basketball/debat-la-fin-de-la-loterie-pre-draft_sto4061221/story.shtml
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_meilleurs_passeurs_en_NBA_en_carri%C3%A8re
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_meilleurs_marqueurs_en_NBA_en_carri%C3%A8re
 
Publié le 10/02/2014



Ce site web a été créé gratuitement avec Ma-page.fr. Tu veux aussi ton propre site web ?
S'inscrire gratuitement