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ERCC 1 (Rugby)

Quelles nouveautés? Qui pour remporter la première levée ?


                                                             


Loin du virage à 180 degrés, la réforme de la principale coupe d’Europe de rugby _ feu-H Cup, ERCC 1 aujourd’hui _ revêt surtout des enjeux économiques. En effet, sur le terrain, rien n’a fondamentalement été bouleversé. Retour sur la genèse et le format de cette nouvelle compétition et état des lieux des clubs qui vont y participer, avec pour trame les prétendants français.

Les retombées financières du rugby ne cessant de croître, la question de la juste répartition des sommes dégagées par les coupes d’Europe de rugby s’avérait épineuse depuis quelques saisons. Jusqu’à l’an dernier, clubs anglais et français s’estimaient lésés, mécontents de ne toucher que la moitié du butin, respectivement 12,1M et 10.8M sur les 43,9M* d’euros redistribués par l’ERC (European Rugby Cup) en 2013. Ils ont finalement obtenu gain de cause.

En effet, en cours d’année 2014, l’ERC est dissoute et l’EPCR(European Professional Club Rugby)1 créé. Adieu H Cup et Amlin Challenge et bonjourERCC 1 (European Rugby Champions Cup) et ... ERCC 2 (European Rugby Challenge Cup), en attendant la création d’une (éventuelle) troisième compétition, ouvrant le rugby à des pays européens où il n’est pas culturellement implanté2.

Cette fois le partage des revenus générés ne se fait pas, de manière non-uniformisée, entre les six pays concernés* mais seulement, égalitairement, entre les trois grands championnats participants : Top14, Aviva Premiership et Pro12 (ex- Celtic League), ces derniers récoltant chacun 1/3 du pactole et ce pour les huit prochaines saisons. Si égalité ne rime pas forcément avec équité... les différentes parties prenantes semblent enfin trouver un terrain d’entente.

Les frondeurs peuvent en tout cas être satisfait : le gâteau financier est encore plus conséquent _ René Fontès, membre du comité exécutif de l’EPCR, avance que « les droits de télédiffusion sont passés de 34 millions à 55 millions » _ et les convives invités à se le partager sont moins nombreux... de ce fait, dans leur assiette, le mets est d’autant plus copieux.

Moins nombreux, les participants au principal rendez-vous continental le seront également.

L’argument de la méritocratie généralisée

De 24, l’élite du rugby européen se resserre, à partir de cette saison, à 20. Les six premiers des divisions françaises et anglaises et les sept mieux classés du Pro12 (à condition que chaque pays _ Ecosse, Irlande, Pays de Galles et Italie_ soit représenté par au moins une équipe) sur la saison écoulée seront, d’office, conviés. Reste alors un strapontin à décrocher, ce dernier étant mis en jeu à l’occasion d’une phase de barrage3, résumée cette année à un duel entre les Wasps et le Stade Français, dont les guêpes londoniennes sont sorties gagnantes.

Cette nécessité, toute nouvelle, pour les clubs participant à l’ex-Celtic League de gagner sur leur terrain dominical leur place pour l’Europe (jusqu’ici, ils étaient au moins dix, souvent onze, sur douze à participer à la H Cup) est un des changements majeurs apporté par l’ERCC 1. Concrètement, c’est la fin _ ou du moins la diminution_ des privilèges des provinces, entre autres, Irlandaises, qui bénéficiaient jusqu’ici d’un championnat aux airs de phase préparatoire, voire de laboratoire, pour aiguiser leurs armes avant de brillamment les utiliser  à l’échelon continental.

Sur la ligne de départ, donc, vingt participants. Le format de la compétition est le suivant : cinq groupes de quatre puis une phase finale classique,  à partir des quarts. Les huit clubs présents à ce stade de la compétition étant les cinq « premier de poule » et les trois « meilleur deuxième »... fameux concept si illisible, que le calendrier surchargé empêche de supprimer. En effet, quatre groupes de cinq, dont les deux premières places seraient primées, cela paraitrait plus logique, mais obligerait la compétition à s’étaler sur une date de plus. Inconcevable.

La diminution du nombre d’équipes entraîne une certaine homogénéisation du niveau, par le haut, et donc des groupes très relevés. Le premier présentant par exemple la particularité de réunir trois clubs ayant appartenu au dernier carré, inchangé, des deux dernières H Cup disputées : l’ASM Clermont Auvergne, les Saracens et le Munster.

POULE 1 : Clermont, le début d’une nouvelle histoire  

L’effectif auvergnat a été en partie remanié. Certains joueurs majeurs sont partis (Sivivatu, Byrne, Vosloo, Hines...), d’autres sont arrivés (Davies, Lopez Guildford, Vahaamahina...) et surtout Vern Cotter s’en est allé (après huit années à la tête du club). Qui pour le remplacer ? Frank Azéma, entraîneur des lignes arrières depuis 2010, permet d’instaurer une certaine continuité dans ce changement auquel les Jaunards ne sont plus habitués.

Le début de saison se veut rassurant : les clermontois sont leaders de leur championnat, avec seulement deux défaites en neuf matchs : à part l’accroc bordelais (défaite 51-21 contre l’UBB), tous les voyants sont au vert. En effet, la défaite à Marcel Michelin (20-21 contre Montpellier) a été largement compensée par trois victoires à l’extérieur et a permis de tourner la page de l’ère Cotter, dont la période d’invincibilité à domicile était un des symboles.

L’ASM du coach néo-zélandais avait relevé le challenge de l’Amlin Cup (titrée en 2007) mais elle s'était toujours cassée les dents sur le défi de la H Cup. Qu’en sera-t-il de celle d’Azéma, confrontée au révélateur de l’ERCC 1 ?

En cette phase de transition, pour l’instant pilotée de main de maître, Clermont retrouvera, en Europe, quelques repères de son passé, affrontant donc deux de ses meilleurs ennemis de ces dernières années.

Les Saracens sont en progression rectiligne sur la plus grande des scènes européennes. Défaits en quart de finale en 2011/12 par... Clermont, puis en demi, un an après, par Toulon avant d’échouer la saison passée, en finale, face à ces mêmes Toulonnais... après avoir pris une éclatante revanche sur les Jaunards. Ils ont gardé en leurs rangs, leur couteau-suisse sud-africain, en la personne de Schalk Brits, leur fratrie de bulldozers (Mako et Billy  Vunipola), leur infatigable désosseur namibien (Jacques Burger, 27 plaquages face à Clermont, aux portes de la finale, l’an dernier) et toutes leurs forces vives à l’arrière, dont la fusée Chris Ashton. Ils s’avancent donc en candidats déclarés à la victoire finale.

Le Munster, éliminé en demi par les Auvergnats il y a 2 saisons, mérite-t-il aussi ce statut de vainqueur envisagé ? La dynamique est bien moins positive : titrée en 2006 et 2008, la province irlandaise n’a plus participé la moindre fois au dernier acte depuis. Cependant, si son équipe peut paraître vieillissante... elle est également monstrueusement expérimentée, pouvant par exemple aligner une paire de deuxième-ligne constituée de Donncha O’Callaghan et Paul O’Connell, les deux hommes, attelage de leur sélection nationale pendant plus de 10 ans, ont, par exemple, été des deux sacres évoqués.

De plus, son paquet d'avants semble toujours animé par la même cohésion, chaque saison, et la simple présence des feux follets Keith Earls et Simon Zebo font de leur ligne de ¾ un potentiel  danger. Si les Munstermen  ne sont pas les favoris désignés, il n’est pas encore l’heure de les enterrer.

Enfin, le quatrième larron de cette poule, l’équipe des Sale Sharks parait un cran en-dessous. Sixième du dernier championnat d’Angleterre l’ancien club de Sébastien Chabal aura du mal à montrer les dents.

POULE 2 : Castres, l’Europe en exutoire ou en énième coup de boutoir ?

Le CO, à défaut d’y être en perdition, se trouve, en Top 14, dans une délicate situation (12e, à 9 points du 6e, après six défaites en neuf matchs). Dans ce contexte, l’Europe peut lui permettre de relever la tête... comme la lui enfoncer sous l’eau. Exemples récents : en 2006/2007 le SUA perd beaucoup de force à lutter, en vain, pour accéder aux quarts de la H Cup, avant de sombrer en championnat et d’être relégué en Pro D2, alors qu’en 2009/2010, le BO, en difficulté en Top14 (non qualifié pour les phases finales) trouve dans son épopée européenne (finale perdu au Stade de France, face à Toulouse) le moyen d’égayer sa saison. Certes, force est de constater que le présage, pour Biarritz, n’était pas bon... mais c’est encore une autre histoire.

Castres aborde donc cette ERCC 1 sans l’ambition ultime de la gagner, mais plutôt en la considérant comme un moyen de ne pas couler. Ainsi, Rémi Talès qualifie la compétition de potentielle « bouffée d’oxygène » pour son club et Matthias Rolland (son manager) abonde en son sens, avec une pointe de Méthode Coué : « La pression sera différente et on va pouvoir essayer de se retrouver  collectivement face à des adversaires de grande qualité ».

Face à eux, se dressent tout d’abord les Harlequins. Les hommes du capitaine du XV de la Rose, Chris Robshaw, présentent une colonne vertébrale très performante (à part, peut-être, au talon, où la hiérarchie est moins évidente) : Nick Easter en numéro 8, dans le rôle de perforateur, Danny Care, à la mêlée, dans celui de dynamiseur (voir de dynamiteur), Nick Evans, l’ouvreur all black, dans celui de chef d’orchestre et Mike Brown, l’arrière anglais, dans celui de relanceur. Mais cet adversaire de taille n’est pas le seul à pouvoir faire de l’ombre au CO.

Le Leinster sera l’autre épouvantail du groupe. Avec une troisième ligne toujours impressionnante (notamment composée d’Heaslip et O’Brien) et un proche passé glorieux (gain des H Cup 2009, 2011 et 2012) l’ancienne province de Brian O’Driscoll sera un sérieux prétendant. C’est d’ailleurs, peut-être, de Gordon D’Arcy, le binôme de toujours de BOD, que dépendra le sort de l’équipe irlandaise. Saura-t-il s’imposer en patron des lignes arrières ? 

Enfin, les London Wasps, invités de dernière minute, complètent cette poule. Le club anglais n’est plus l’ogre qu’il était au milieu des années -2000 (roi d’Europe en 2004 et 2007, avec le fameux essai d’Ibañez en finale) mais reste un habitué des joutes continentales, comme le Stade Français peut en attester.

POULE 3: Toulon, toujours plus fort, tout pour bisser ?

L’ogre, maintenant, c’est bien le RCT. Le club toulonnais, à l’effectif pléthorique, est encore impressionnant cette saison. Plus ou moins que lors des précédentes ? Le simple fait de poser la question, pourrait paraitre incongru tant son groupe était déjà imposant... et pourtant.

Le meilleur symbole de cette puissance exacerbée, c’est le réservoir inépuisable de flankers et de 8 dont dispose Bernard Laporte. Certes, Joe van Niekerk, formidable leader par la parole, l’exemple et le charisme est parti mais Gerhard Vosloo et Mamuka Gorgodze sont arrivés. A ces deux joueurs il convient d’ajouter Chris Masoe, Juan Martin Fernandez Lobbe, Juan Smith, Steffon Armitage (resté sur la Rade malgré des contacts en Angleterre) et le prometteur Virgile Bruni pour comprendre les casse-têtes de luxe auquel l’ancien sélectionneur de l’équipe de France et son adjoint Jacques Delmas sont soumis.

Derrière, le début de Top14 dégage une tendance : le jeu est plus flamboyant que lors des exercices précédents. Matt Giteau, à l’ouverture, régale le public et ses partenaires. Seulement, pour l’instant, l’enjeu de chaque partie n’est pas incommensurable... à l’heure des matchs couperets, l’absence d’un certain Jonny se fera-t-elle ressentir ? Les éléments de réponse ne tarderont pas à être apportés par la compétition européenne car Toulon dans son groupe, ne devra laisser aucune place à l’approximation, au risque de voir s’évaporer ses ambitions.

En effet, ses adversaires n’ont rien de faire-valoir. Les Tigres de Leicester, champions d’Angleterre en 2013 et défaits d’un point par Northampton en demi-finale de l’Aviva Premiership la saison passée, peinent sur la scène internationale depuis quelques années (plus aucune finale de H Cup depuis cinq ans), mais présentent eux aussi de sérieux arguments. Devant, la signature de Brad Thorn leur apportera un surplus de rugosité... dont il ne manquait pourtant pas et derrière, l’explosivité de  Manu Tuilagui sera leur arme principale.

L’Ulster, longtemps tapie dans l’ombre du Munster et du Leinster, est la « franchise qui monte » du côté de l’Irlande.Aucune H Cup de décrochée depuis celle de 1999 (une seule finale jouée entre temps, en 2012) mais une belle régularité depuis quelques années. En effet, lors des trois dernières saisons la franchise a terminé première de son groupe. Entre l’expérience du talonneur Rory Best, de la potentielle charnière, Ruan Pienaar / Ian Humphreys, des ailiers Tommy Bowe et Andrew Trimble d’un côté et la jeunesse fougueuse de Paddy Jackson (ouvreur) et des « ¾ centre » de l’effectif (tous nés entre 1987 et 1993), de l’autre, le groupe arrive peut-être à maturité.

Enfin, les Scarlets de Llanelli seront les outsiders de la poule. Séduisante derrière (Rhys Priestland, Regan King ou encore Michael Tagicakibau), l’équipe galloise aura du mal à bousculer la hiérarchie.

POULE 4 : Toulouse, une question de fierté. Montpellier, pour franchir un palier

Le Stade Toulousain, comme toujours, fait les gros titres de la presse française, spécialisée dans le rugby. Mais pour innover, cette fois, ce n’est ni pour glorifier le club de la ville rose, ni pour relayer les innombrables complaintes de son historique entraîneur... mais bel et bien pour se pencher sur le cas d’une « bête blessée » (selon les propres termes de Guy Novès).

Il fallait bien que ça arrive un jour, on ne tombe de haut que lorsqu’on est au sommet et en enchaînant vingt demi-finale de championnat de France d’affilée, entre 1994 et 2013, le Stade était particulièrement exposé à la dégringolade. Le fait que cette chute prenne des proportions si spectaculaires (cinq défaites consécutives, une première depuis 1962) était difficilement envisageable... mais paradoxalement, Toulouse n’est pas en si mauvaise posture.

Huitième du Top14, après une « série » de deux victoires, à seulement quelques encablures de la 6e place qualificative pour les phases finales (six points de retard sur Grenoble) les Toulousains, à l’image des Castrais, s’apprêtent à entamer une compétition qui peut lui servir de tremplin... comme causer (accélérer ?) leur déclin. Ils l’abordent résolument ambitieux, comme l’avoue, implicitement, Yannick Nyanga « On espère juste bien figurer dans cette compétition et pourquoi pas aller au bout ? ». « L’important est de participer » est effectivement une maxime difficilement compatible avec l’ADN du club toulousain, habitué aux hautes sphères de l’Europe... auxquelles le MHRC n'a jamais pu gouter.

Montpellier n’a en effet jamais fait mieux qu'un quart de finale dans la plus grande des coupes d’Europe (contre 4 titres en 6 finales pour Toulouse). Sera-ce pour cette saison ?

Une qualification en phase finale pourrait être sujette à la polémique pour le club héraultais, si tant est que Fabien Galthié, tablant sur une élimination précoce, se soit engagé à participer à quelques goûters d’anniversaire printaniers. Humour mis à part, les montpelliérains peuvent légitimement ambitionner de passer le cap des poules, même si la blessure de François Trinh-Duc est venue jeter un premier froid sur leur belle entame de championnat (4e après neuf journées).

L’équipe des Glasgow Warriors, cherchera elle aussi à exporter ses talents. Souvent brillante en Ligue Celte (certes moins importante que la compétition européenne aux yeux des franchises irlandaises), dont elle a été finaliste l’an dernier (défaite 34-12 face au Leinster) et dont elle occupe actuellement  la deuxième place du classement, après avoir remporté cinq de ses six premiers matchs, l’équipe écossaise n’a jamais su dompter la compétition continentale...

Contrairement à Bath, qui complète cette « Poule 4 ». Le club anglais, loin de sa gloire d’antan (son titre en H Cup remonte à 1998) cherche à remonter petit-à-petit dans la hiérarchie anglaise et européenne depuis que le millionnaire Bruce Craig l’a racheté il y a quatre ans. Pour l’instant, ce n’est pas très concluant.

L’hypothèse de l’arrivée de Will Genia après la prochaine coupe du monde redonne du corps au projet de création d’une équipe ultra-compétitive sur le moyen terme mais, pour l’instant, les coéquipiers du géant Matt Banahan (ailier de 2m01) semblent promis aux seconds rôles.

POULE 5 : Racing Metro 92, pour enfin dire « oui » à l’Europe ?

Le club francilien, depuis son retour au premier plan, ne s’est pas montré à son avantage en Heineken Cup, n’y atteignant jamais les phases finales... pire, en quatre tentatives il s’est toujours contenté de la 3e ou de la 4e place de son groupe, sortant ainsi par la petite porte de chaque édition.

Entre l’Europe et le Racing, ce n’est donc pas l’amour fou. Mais la disparition de la H Cup étant entérinée, la hache de guerre peut-elle être enterrée ? Ciels et Blancs et compétitions continentales  vont-ils enfin se concilier ?

A priori,  le club des Hauts-de-Seine est armé pour jouer sur tous les tableaux... seulement, le flou qui règne autour de ses joueurs gallois, (Jamie Roberts, Dan Lydiate, Mike Phillips), par ailleurs tous trois décevants, le pousse à la prudence.

Le système de « dual contracts » que propose la fédération galloise, qui a pour but d’inciter ses clubs à recruter des joueurs sélectionnables pour l’équipe nationale (leur salaire étant donc en partie payé par la Welsh Rugby Union), pourrait ainsi favoriser le retour au bercail des trois Dragons Rouges... avant même qu’ils ne débutent la compétition, pour pouvoir la jouer sous d’autres couleurs ?

Pour Laurent Travers, il n’y a pas débat : « La situation est très claire. Ce sont des joueurs qui sont sous contrat avec le Racing-Métro 92, et qui resteront sous contrat avec le Racing-Métro 92, contrairement à tout ce qui a pu être écrit et fantasmé sur pas mal de choses. ».

Finalement, cette polémique occulte peut-être le plus important : dès ce week-end, les Racingmen jouent une grande partie de leur avenir européen en recevant les redoutables Northampton Saints.

En effet, Northampton champion d’Angleterre en titre est le favori de la poule. Dylan Hartley, Alex Corbisiero, Courtney Lawes, Luther Burrell ou autre Ben Foden sont autant de grands noms anglais qui forment son effectif. L’ailier gallois Georges North venant apporter, depuis un peu plus d’un an, sa plus-value à une équipe déjà bien rodée... dont l’échec en finale de la H Cup 2011 (défaite 33-22 face au Leinster, après avoir mené 22-6 à la mi-temps) reste dans toutes les mémoires. Cette année, les Saints peuvent-ils exorciser les démons de ce cruel souvenir ?

Sur leur chemin ils trouveront, en plus du club francilien, celui des Ospreys, actuel leader du Pro12. Invaincus en six rencontres (dont une victoire, 19 à 14, sur le terrain du Munster) l’équipe de l’ouvreur Dan Biggar, de Duncan et d’Alun-Wyn Jones (entre autres) sera un candidat sérieux à la qualification.

La qualification, les italiens du Benetton Trévise ne l’ambitionnent même pas. Suite à des problèmes financiers le club repart de zéro cette année. Vingtaine de départs, pas moins d’arrivées, un nouvel entraîneur et tout à recommencer.La compétition risque d’être très compliquée.

Jusqu’à quand en vase clos ?

Le RCT s’impose donc comme l’un des favoris à l’inauguration du titre de premier vainqueur de l’ERCC1... ou plutôt à sa propre succession tant le changement de compétition s’apparente, sportivement, à une légère évolution plus qu’à une véritable révolution. Les concurrents susceptibles de lui ôter son sceptre de maître du vieux continent seront d’ailleurs, certainement, les principaux protagonistes des H Cup des dernières années.
Sur un air de « non, non rien n’a changé... » sur le pré, avec en toile de fond la prépondérance des enjeux financiers, le rugby européen s’enferme dans son élitisme plutôt que de s’ouvrir sur de nouvelles contrées, comme le football l’a fait avant lui, créant par ce système de redistribution des richesses une véritables oligarchie. Tout le contraire, en somme, du rugby à 7 qui tend à se mondialiser. Processus de pénétration d’un marché, pratique plus rapide à assimiler ? Les potentielles raisons de ces stratégies divergentes méritent réflexion.
Vaste sujet sur lequel il faudra bien un jour se pencher _ et cela commence à être le cas, avec le projet de « compétition qualificative » qui n’a pas vu le jour pour l’instant _ car les rebonds du ballon ovale sont capricieux et la courbe que dessine l’intérêt que le rugby suscite ne présente aucun gage d’éternelle « expentionnalité ».

Farvacque Simon

*France, Angleterre, Irlande, Pays de Galles, Ecosse et Italie.

Voir graphique : http://archive.ercrugby.fr/erc/apropos/index.php

1organisation basée en suisse, à Neuchâtel  et dont les neuf actionnaires sont : les six fédérations du Tournoi et les représentant de l’Aviva Premiership, du Top14 et du Pro12.

2Le projet est un tournoi comprenant une dizaine de clubs (italiens espagnols, roumains, géorgiens, portugais ou encore allemands) offrant deux places pour l’ERCC 2 de la saison suivante

3Sous la forme d’un mini-tournoi (demi-finale, puis finale) entre quatre clubs. A priori : Deux du Pro12 (les deux meilleurs non-qualifiés) et les 7es du Top14 et de l’Aviva Premiership... sauf si le gagnant de l’ERCC 2 ne remplit aucune de ses conditions. En effet, il prendra alors la place d’un club issu de la même ligue que lui et participera à cette phase de barrage.

http://www.lerugbynistere.fr/news/la-h-cup-morte-vive-europen-rugby-champions-cuptous-details-nouvelle-competition-europeenne-1104141019.php

http://www.rugbyrama.fr/rugby/european-rugby-champions-cup/2014-2015/les-coupes-d-europe-de-rugby-nees-aux-forceps-et-encore-en-couveuse_sto4437273/story.shtml

http://www.lequipe.fr/Rugby/RugbyFicheClub38.html

http://www.lequipe.fr/Rugby/HIST_CE.html

http://www.francetvsport.fr/rugby/er-champions-cup/coupe-d-europe-castres-cherche-une-bouee-de-sauvetage-248903

http://fr.euronews.com/sport/2723546-top-14-toulouse-retrouve-enfin-le-chemin-de-la-victoire-face-au-stade-francais/

http://video.lequipe.fr/video/rugby/rugby-ce-nyanga-pourquoi-pas-aller-au-bout/recentes/page/1/?sig=636d6d8be89s

Publié le 17/10/14


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