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Barrages du Top 14 :

D'une implacable logique
Samedi, à Colombes, le Racing 92 (4e de la saison régulière) s’était défait du Stade Toulousain (5e), dans la douleur (21-16), en match de barrage du Top 14. Dimanche, Montpellier (3e) l’a imité, en maîtrisant le Castres Olympique (6e) : 28-9, à domicile. Le dernier carré de la compétition sera donc composé du quatuor de tête que le championnat avait dessiné.

La hiérarchie a été respectée. Ce week-end les barrages du Top 14 ont rendu un verdict attendu. Un Racing renforcé cet été a triomphé d’un Toulouse à l’aube d’une nécessaire phase de reconstruction, tandis que la puissance de Montpellier a eu raison d’une équipe castraise très fébrile.

Toulouse en fin de cycle, le Racing à maturité ?

Avant même le départ de Guy Novès (en fin de saison passée, pour devenir sélectionneur du XV de France à l’issue de la dernière coupe du Monde, après plus de vingt ans passés à la tête de l’équipe toulousaine), le Stade avait vu s’étioler son hégémonie. Encore titrés à trois reprises entre 2008 et 2012, les joueurs de la ville rose n’ont plus joué la moindre finale depuis cet ultime sacre.
Autre témoin de cette baisse de régime : ils ne se sont même pas qualifiés pour les demi-finales de l’exercice 2013-2014. Un échec cuisant pour le géant du rugby français, toujours présent à ce stade de la compétition entre 1994 et 2013... et qui vient donc de subir un deuxième camouflet en une période bien plus courte (2014-2016).
Au contraire, le Racing est en phase ascendante. Depuis l’arrivée du duo Labit-Travers, le club francilien progresse pas à pas à l’échelle nationale... comme à celle du continent. Les arrivées des Néo-Zélandais Joe Rokocoko, Chris Masoe et (surtout) Dan Carter, lui ont fait prendre une nouvelle dimension, tout comme l’alchimie trouvée avec les jeunes joueurs de sa formation.
Loin d’être souverain dans son Stade Yves-du-Manoir, le Racing s’en est remis au pied de Dan Carter (18 points des 21 points des siens) et à sa défense, pour s’imposer 21-16, contre un Stade Toulousain timoré, qui ne s’est réveillé que dos au mur. Le collectif ciel et blanc fut peu flamboyant mais efficace. Du classique.
Toulouse est à un carrefour de son histoire : départ de Picamoles à Northampton, de Clerc à Toulon, fin de carrière de Poitrenaud (et Harinordoquy), brassard qui va changer de biceps, Dusautoir souhaitant “(se) dégager petit à petit de ces responsabilités”. Entre le changement par la continuité... ou par la rupture, Ugo Mola, son entraîneur, aura des choix à faire.
Le Racing est-il également à un tournant ? Sa défaite en finale de l’European Rugby Champions Cup est en soi un marqueur indélébile de progression (première présence en de si hautes sphères européennes)... mais sans trophée, son millésime 2015/2016 resterait une étape plus qu’un aboutissement.

Montpellier : mode rouleau compresseur activé

Les étapes, le MHR de Jake White a tendance à les brûler. L’ancien sélectionneur des Boks (vainqueur de la Coupe du Monde 2007) avait pris le relais de Fabien Galthié l’an passé, cherchant tout de suite à imposer son style. Sans succès (Montpellier restant englué en milieu de tableau, 8e)... dans un premier temps, seulement.
En effet, pour sa première saison pleine, White a intégré une colonie de surpuissants sud-africains (Paul Willemse, Pierre Spies, Bismark Du Plessis etc.) à son effectif, le transformant en machine à gagner : 11 victoires en 14 rencontres pour terminer la phase régulière. Les 8 essais de Bismark Du Plessis en attestent : le MHR peut broyer ses adversaires devant. Mais il peut aussi les déborder (grâce à Nagusa - meilleur marqueur d’essais du Top 14, avec 16 réalisations dont une lors de ce barrage - ou autre O’Connor).
Opposé à cette armada, Castres avait plusieurs arguments à faire valoir. Le CO attendait un coup de génie de sa charnière : de l’explosif Rory Kockott (9) ou de l’inventif Benjamin Urdapilleta (10). Les deux sont passé à côté de leur match. Ses solistes, Tulou et Smith, n’ont pas non plus réussi à se distinguer. Enfin, avec un pack lourd et aguerri, Castres avait du répondant. Insuffisant.
L’ultime atout tarnais résidait dans l’expérience - plusieurs joueurs cadres étaient du titre de 2013 - mais en face, même si pour elle, le Top 14 est une nouveauté, les recrues héraultaises n’avaient rien de bizuths. L’affiche Castres - Montpellier promettait d’être un duel physico-physique. Une confrontation brutale. Elle l’a été, et à ce petit jeu, Montpellier l’a logiquement emporté.
Le Racing et Montpellier rejoignent donc Clermont (1er) et Toulon (2e) en demi-finale. Le club francilien sera opposé à l’ASM vendredi 17 juin (20h45), tandis que le MHR défiera le RCT le lendemain (même horaire). Les deux matchs se joueront au Roazhon Park de Rennes, alors que la finale se disputera... au Camp Nou (24 juin, 20h45).
Depuis l’instauration des matchs de barrage en 2009/2010, c’est la cinquième fois (sur sept) que les quatre équipes qui ont terminé la saison régulière aux quatre premières places se retrouvent en demie. La chance offerte aux cinq/sixièmes est donc rarement saisie. Surtout, elle ne l’est toujours que partiellement : si Montpellier (6e et finaliste en 2011) et Castres (idem en 2014) ont réussi à toucher du doigt la consécration, jamais une équipe classée au-delà de la quatrième place n’a réussi à décrocher le Graal.
Et 2016 ne dérogera pas à la règle.
Simon Farvacque
Publié le 12.06.2016

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