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LeBron, enfin le King

Cette nuit, les Cleveland Cavaliers ont triomphé des Golden State Warriors, battus sur leur parquet de l'Oracle Arena (93-89), dans le match 7 des Finales NBA. Cette victoire leur offre un titre majeur derrière lequel la ville de Cleveland courait depuis... 1964, et le trophée de Champion-NFL des Browns (le SuperBowl n'existait pas encore). LeBron James, symbole, voire personnification, de cette tant attendue consécration, orne son surnom de "King" de lettres de noblesse qui lui manquait cruellement... et qui le justifient maintenant éternellement.


L'élu, c'était lui. Lui qui devait porter les Cavaliers au firmament. Drafté en 1ère position en 2003, LeBron James joue sept saisons NBA dans l'Ohio : toujours au-dessus des 20 pts de moyenne par match, il glane deux titres de MVP (2009 et 2010) et  emmène cinq fois les Cavs en playoff… mais une seule fois en Finales (défaite face aux Spurs en 2007, 4-0).

LeBron a 24 ans, quand en 2010, il est à l’heure du choix. Celui de rester fidèle à Cleveland, qu’il n’arrive pas à mener, « seul », au pinacle de la NBA, ou de partir briller sous d’autres cieux et garnir son palmarès, pour l’instant vierge de toute bague de Champion.

« The decision »
Mise en scène dans une émission télévision éponyme, la décision de LeBron est un coup de tonnerre. C’est en Floride qu’il s’en va former avec Dwyane Wade et Chris Bosh un trio 3 étoiles programmé pour marcher sur la ligue.
L’amour devient haine, et le prophète se mue en ennemi public numéro 1. Le maillot de James est brûlé par des fans de Cleveland, qui lui reprochent d’avoir sacrifié les espoirs de tout un peuple sur l’autel de son ambition.

A Miami, James remplit son objectif : il se forge enfin un palmarès collectif. En quatre saisons, il atteint quatre fois les Finales NBA, et obtient deux titres. Individuellement, il ajoute un troisième, puis un quatrième trophée de MVP à sa collection (2012 et 2013). Mais 2014 marque la fin d’un cycle, le Heat est dominé par les Spurs (4-1) et James revient sur ses pas.

De retour dans l’Ohio, sous les couleurs des Cavs, il n’est plus l’unique étoile : avec Kyrie Irving et Andrew Wiggins… puis finalement Kévin Love, il se retrouve encore dans la position de meneur d’un trident impressionnant.

En tant qu’unique héros : il n’a pas été en mesure de conjurer la malédiction qui pèse sur Cleveland, en tant que guide : il doit le faire pour donner une toute autre ampleur à sa carrière. Aussi gigantesque soit elle, sans ce fameux sacre, elle conservera éternellement un goût d’inachevé.

Premier essai, en 2015 : c’est une franchise des Warriors en état de grâce et un effectif boitillant qui contrecarrent ses plans. En 2016, les joueurs de Golden State sont encore plus forts (73 victoires en saison régulière, un record) et la revanche démarre mal.  LBJ et les siens sont menés 3-1, un score qui a toujours été rédhibitoire à ce stade de la compétition depuis que la NBA existe. Mais James et Cleveland reviennent de loin, de nulle part, à 3 partout.

Des Finales 2016 stratosphériques 

610-610 après 6 matchs... et aucune rencontre achevée avec 10 points d’écart ou moins, c’est le paradoxe de ces NBA Finals 2016 avant un game 7 incadescent.

Comme prévu, l’ultime bataille est serrée, très serrée. Irrespirable. Dans le money time, James s’envole et contre Iguodala alors que le score est de 89-89 (voir photo), mais il n’arrive pas à marquer. Pas plus que Stephen Curry, premier MVP unanime de la NBA. C’est Kyrie Irving, admirable lieutenant de LeBron, qui débloque le tableau d’affichage, figé sur cette marque depuis de longues minutes.


Dans la foulée, James tente de « postériser » Draymond Green et reste longuement au sol après la faute de ce dernier. Il se relève, rate son premier lancer franc… réussit le second : + 4, Cleveland est à l'abris d'un shoot longue distance, à 10 secondes du couronnement. Plus aucun point ne sera marqué. De 4min40 au buzzer, Golden State n’aura plus scoré.

James et Cleveland l’ont fait. Avec 29,7 points (49%), 11,3 rebonds, 8,9 p.d. de moyenne sur les sept matchs, et un impact collectif inestimable : LeBron a éclaboussé de toute sa classe les Finales. C'est presque invraisemblable pour un joueur déjà si hautement considéré mais, cette nuit, il a bel et bien changé de dimension. Changé de planète. 

On peut aimer le personnage LeBron James, sa puissance dévastatrice, sa capacité à se transformer en bulldozer, à tout écraser sur son passage, bestialement, sa polyvalence hallucinante. On peut le détester, décrier son manque d'élégance - sur le parquet, voire en dehors (impact dans la suspension de Draymond Green post-match 4) - et critiquer ses choix de carrière. On ne peut pas nier qu'il fait partie de l'Histoire de la NBA, ni que la place qu'il y occupe est importante depuis plusieurs saison... et immense depuis quelques minutes. 

 

Simon Farvacque



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