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Denver Broncos 24 – 10 Carolina Panthers

Parole à la défense.

Grâce à une monumentale performance défensive, les Denver Broncos ont remporté le 50e Super Bowl, au Levi’s Stadium de Santa Clara. Leur quarterback star, Peyton Manning, glane ainsi son deuxième titre, à 39 ans. Il devient le joueur le plus âgé, à son poste, à conclure victorieusement cet évènement sportif qui se caractérise par sa démesure - l'un des plus médiatisés de la planète. Son vis-à-vis, Cam Newton, MVP de la saison, s’est montré très fébrile, symbolisant l’échec des Carolina Panthers, aussi impressionnants durant toute l’année, qu’impuissants en ce 7 février 2016.

Tout, ou presque, les oppose. Le fantasque « Super Cam » Newton, 26 ans, autant de talent que d’insolence, autant d’aisance que d’insouciance, sait tout faire : courir comme passer. Peyton Manning, le « Shérif », de treize années son aîné, n’a plus la même vivacité, mais excelle dans la maîtrise du jeu et fait preuve d’une froide autorité. Perturbé par les blessures, le plus expérimenté des deux QB s’était accommodé du statut d’outsider que la saison astronomique des Carolina Panthers (15V, 1D avant la postseason) lui conférait. En effet, avec leur bilan plus modeste (12V, 4D) et leur moindre aspect spectaculaire, les Denver Broncos n’avaient pas la faveur des pronostics. Ils les ont déjoués.

1er quart : Newton muselé, Manning inspiré (DEN 10-0 CAR)

Manning commence fort. Ce sont les Broncos qui disposent de la première possession et leur chef d’orchestre enchaîne les passes réussies (3/4), avec une bonne alternance (20 yards gagnés, en deux courses, par le running back CJ Anderson). A l’approche de la terre promise, les Panthers durcissent le jeu, repoussent Anderson (- 3 yards) et mettent Manning sous pression (1/2 à la passe, sans gain de terrain). Denver se contente d’un field goal, d’une trentaine de yards, et prend la main (3-0, 5e minute).

La réponse de Newton est attendue. Après avoir lancé son running back, Stewart, pour une course peu efficace, sa première passe, surpuissante, est… ratée. Son receveur s’était pourtant démarqué. La deuxième atterrie dans les mains d’un coéquipier, mais c’est insuffisant (4th and inches). Prudemment, Carolina se dégage.

Une nouvelle fois, la défense prend le pas sur l’attaque, et les Broncos sont à leur tour contraints d’utiliser le jeu au pied, après une possession improductive. Les Panthers démarrent de leurs 15 yards… et d’une passe tendue, Newton pense réaliser son premier coup d’éclat. Que nenni. Après examen de la vidéo, les arbitres le renvoient à la case départ. Une course avortée plus tard, Newton se fait sacker par Von Miller : fumble ! Touchdown dans la foulée, Denver réalise un début de match quasiment parfait (10-0 après transformation, 10e minute).
 

Von Miller fait vaciller Cam Newton, et lui prend le ballon : les Broncos creusent un premier écart 

Newton, sans solution, et Carolina restent en échec (0/4 en 3rd down, notamment). Les Panthers, prédateurs affamés durant toute l’année, se retrouvent en proie aux doutes. Manning est moins fébrile… mais lui aussi sacké, par Luke Kuechly. « Super Cam » Newton trouve Phily Brown, enfin, et Carolina conserve la possession du ballon à la fin de ce premier quart temps que Denver a dominé sereinement.

2e quart : Beaucoup de déchet, l’outsider en pole (DEN 13-7 CAR)

Newton commence par courir sur une dizaine de yards, prend-il la mesure de l’évènement ? Il enchaîne par un nouveau run, puis sert Greg Olsen. Cette bonne passe permet aux Panthers de réussir leur première « troisième tentative » (1/5). Nouvelle excellente transmission. Plus qu’un yard. Touchdown acrobatique de Jonathan Stewart qui s’envole au-dessus de ses adversaires et coéquipiers. Transformé (10-7, 19e minute).

(Touchdown de Stewart – 2e quart temps CAR 7-10 DEN)

Manning souffre. Amené au sol, à deux doigts d’être intercepté… c’est maintenant lui qui se retrouve dans l’impasse. La dynamique serait-elle en train de s’inverser ? Non, Newton n’est pas plus en réussite et c’est au contraire Jordan Norwood, pour Denver, qui relance un punt adverse avec brio (ramenant le jeu à 14 yards de la zone des Panthers). N’arrivant pas à forcer le verrou de la défense adverse, les Broncos ajoutent trois points à leur total (13-7, 23e minute).

Newton brille plus en QB-coureur qu’en sniper, mais l’avancée qu’il impulse est vite annihilée par un fumble de Mike Tolbert… son deuxième du soir. CJ Anderson, magistral à la course, perce la défense de Panthers peu en jambes. La menace plane sur Carolina. Manning va-t-il sortir de sa boite pour enfoncer le clou ? Au contraire, il voit Kony Ealy, d’une main, se saisir de sa transmission hasardeuse. Les leaders de la saison régulière récupèrent la possession. Cam montre à quel point sa passe est vive, mais cela ne paie pas face à l’agressivité des défenseurs de Denver. Le match reste cadenassé.

Newton semble bien finir (belle passe longue pour Devin Funchess, connexion avec Olsen, course tranchante) mais alors qu’il peut mettre son botteur en position de ramener les siens à trois points, il se fait croquer par DeMarcus Ware. A la mi-temps les Panthers sont loin de leurs standards (31.3 pts/match en saison régulière, 40 en postseason) et les Broncos virent en tête (13-7).

3e quart : les Panthers toujours stériles (DEN 16-7 CAR)

C’est un favori bousculé qui entame ce troisième quart ballon en main. Cam Newton distribue deux passes lumineuses mais ne trouve toujours pas le chemin de la régularité. En position de tenter un field goal, les Panthers peuvent recoller à trois unités des Broncos… poteau ! Une occasion manquée qui fait écho, toutes proportions gardées, à la finale de Conférence AFC, durant laquelle les Patriots avaient raté un coup de pied décisif par l’intermédiaire de Stephen Gostkowski (qui restait sur 523 transformations réussies avant cet échec).

Denver, après ce clin d’œil du destin, repart de plus belle avec un Manning retrouvé (deux très belles passes enchaînées). Moins précis proche du but, les Broncos s’assurent deux possessions d’avance (FG, 16-7, 37e minute).

Toujours sur courant alternatif, Newton est à l’origine d’une action rocambolesque. TJ Ward intercepte l’une de ses passes, tombe, se relève, est plaqué, échappe le ballon… et voit son fumble recouvert par un coéquipier. Les Broncos n’avancent pas, mais font tourner l’horloge et renvoient le jeu dans le camp des Panthers. Ces derniers ne font pas mieux (Newton affiche un faible 14/31)… sauf que, pour eux, le temps presse. La dernière période débutera avec Denver à l’attaque et solidement installé aux commandes.

4e quart : la défense des Broncos a le dernier mot (DEN 24-10 CAR)

Le « Shérif » Manning trouve (encore) Emmanuel Sanders, sa cible préférentielle du moment… mais alors qu’il est en position de tuer le match, il se fait taper dans le bras par Kony Ealy, décidemment omniprésent : plus prompte, la défense se jette sur le ballon, et récupère la possession. Carolina part ainsi du milieu de terrain et, sans génie, avance suffisamment pour enquiller trois points (16-10, 50e minute). Les Broncos sont à portée de touchdown. Suspense garanti.

1/12 sur 3e tentative : Denver n’y arrive pas. Les Panthers non plus. Sept minutes à jouer. Idem, prise de risque minimale et statu quo perpétué. Newton peut-il encore faire basculer le match ? Bousculé, au sens propre du terme, il est contré (par Miller, encore...), le fumble est récupéré par l’héroïque défense des Broncos. « Super Cam », le regard dans le vide, a un genou au sol. Peyton et les siens sont à moins de dix yards de parachever leur succès ! Alors qu’ils ne trouvent pas la faille, une faute défensive leur redonne quatre possibilités. Une suffit : touchdown de CJ Anderson, le sort en est jeté. Manning trouve Fowler pour la conversion (+2) : 24-10, 57e. DeMarcus Ware amène encore au sol un Newton désabusé. Le MVP de la saison n’y est plus. La fin de la partie est dénuée d’intérêt et toute l’attention se porte déjà sur Gary Kubiak, stratège des Broncos, et Peyton Manning, qui s’apprête à marquer, encore un peu plus, l’histoire de son sport. 

Von Miller contre Cam Newton, dans le quatrième quart temps.

Score final : 24-10, les Carolina Panthers se sont fait dévorer par la féroce défense de Denver. Témoin de cette emprise sur le 50e Super Bowl, c’est Von Miller qui en est élu MVP. Le sack qu’il a infligé à Cam Newton dans le premier quart temps, et le ballon qu’il lui a subtilisé dans le dernier, viennent sublimer sa grande performance. Ce dont ne peut se targuer « Super Cam », justement : 18/41 (43,9%) à la passe, c’est moins bien que Peyton Manning (13/23 – 56,5%) et son pire taux de réussite de la saison.

De son côté, Manning n’aura pas plané sur la rencontre. Intercepté, plaqué au sol, il n’aura pas spécialement brillé. Il s'est tout de même montré plus constant que son impétueux adversaire – qui déclarait l’an dernier : « je pense que personne n’a été celui que je tente d’être. Personne n’a la taille, la vitesse, la puissance de bras et les fondamentaux que j’ai reçus. »

Il aura trouvé Sanders à six reprises, et Anderson (lui aussi excellent) à quatre, dans un match qui restera peut-être comme le couronnement ultime de sa carrière, bien qu’il fut imparfait. Seulement « peut-être », car le « Shérif » préfère savourer la deuxième étoile qu’il vient de décrocher avant de se prononcer sur sa retraite. N’est-ce plus qu’une question d’heure ? Probable… mais le temps n’a plus d’emprise sur la légende qu’il s’est forgée. Newton, lui, a encore tout à prouver. Épicentre de la planète sport durant une soirée, il a flanché : être l’attraction terrestre est un poids lourd à porter.

Simon Farvacque 

 

http://espn.go.com/nfl/boxscore?gameId=400820438

http://www.tvasports.ca/2016/02/07/la-retraite-manning-doit-y-penser

http://www.touchdownactu.com/119860/cam-newton-beaucoup-de-mes-talents-nont-pas-ete-vus-en-une-seule-personne/

Publié le 08.02.2016 

 
 

 
 

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