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Aviva Tour of Britain, “the place to be”?

Aviva Tour of Britain, "the place to be" ?




La 12e édition du Tour de Grande-Bretagne (6-13 septembre) s’élance dans quelques heures, dans l’ombre de la Vuelta et en concurrence directe avec les GP de Québec et de Montréal (11 et 13 du même mois). L’an passé, c’est sur les routes britanniques que Michal Kwiatkowski (2e) et Bradley Wiggins (3e) avaient peaufiné leur condition physique avant de se parer de la tunique arc-en-ciel quelques jours plus tard, tandis que Dylan van Baarle glanait sa première victoire professionnelle en remportant le classement général. Qu’en sera-t-il cette année ? Présentation de l’épreuve et des acteurs majeurs amenés à s’y illustrer. 

Récent dans son format actuel, le Tour de Grande-Bretagne témoigne d’une histoire plus longue et d’un héritage plus profond que ce que son jeune âge ne laisse à penser. En effet, dès 1945, et ce jusqu’en 1999, une épreuve cycliste se déroule au Royaume-Uni, sous différentes appellations et plus ou moins ouverte au professionnalisme.

C’est depuis 2004 que le « Tour of Britain » existe dans sa version moderne, suscitant un intérêt croissant. Théâtre des premières performances  notoires de jeunes prometteurs (Nuyens, Boasson Hagen etc.) ainsi que figurant au palmarès de noms ronflants du peloton (Albasini, Boom, Wiggins), la course est classée 2.HC depuis l’an passé*.

Pour ce 12e opus, les têtes d’affiche seront encore, principalement, des coureurs puissants et véloces, les caractéristiques topographiques des lieux ne laissant que peu de latitude aux potentielles évolutions de parcours, le tracé de cette année ressemblant donc globalement à ceux des éditions passées (voir suite de l’article).

Ainsi, plusieurs anciens vainqueurs, dont une figure charismatique du cyclisme mondial et un talent brut qui s’était révélé aux yeux de la planète vélo à l’occasion de cette compétition, compteront parmi les participants en compagnie de deux des plus éminents cadors de l’emballage final. 

Casting inégal, avis au nostalgique

 

Cavendish, maître sur ses terres ?

En effet, les deux seuls pur-sprinteurs à avoir « scoré » sur le dernier Tour de France seront présents au départ de ce Tour de Grande-Bretagne. Mark Cavendish (Etixx - Quick Step), 14 victoires cette saison et recordman de l’épreuve, au nombre d’étapes remportées (10), et André Greipel (Lotto-Soudal), 15 courses gagnées en 2015 (3 succès par le passé, sur le Tour of Britain) seront en effet les vedettes de cette 12e édition, en ce qui concerne les arrivées en grand comité. 

« The Man of Man » – accompagné de son poisson-pilote fétiche (Mark Renshaw), ainsi que de Matteo Trentin et de la pépite colombienne Fernando Gaviria, qui l’avait battu en début de saison (avant de rejoindre son équipe en tant que stagiaire) – aura à cœur de réaffirmer sa suprématie sur le sprint mondial. Celle-ci, contestée depuis quelques années, n’a plus rien d’hégémonique, à tel point qu’aujourd’hui le rival allemand du « Cav’ » (vainqueur, par KO, quatre étapes à une, sur le TDF) s’impose pour beaucoup comme LA référence de la saison. De plus, le « Gorille de Rostock », non content d’exceller dans son domaine de prédilection, se permet d’élargir son champ d’action. 

Greipel, la progression au pluriel

Âgé de 33 ans, le solide Allemand réalise l’une de ses années les plus fastes, notamment qualitativement, glanant de prestigieux succès : il vient de remporter sa première Classique World Tour (Vattenfall Cyclassics) alors qu’avant le TDF le plus abouti de sa carrière, il avait déjà franchi la ligne en vainqueur durant le Giro. 

Outre par ces belles performances, il s’est aussi illustré via un Tour des Flandres détonnant. Impressionnant d’activité (imprimant le rythme du peloton, voire tentant de lui fausser compagnie), il a achevé la course au 15e rang, après avoir œuvré efficacement pour ses coéquipiers (et leaders du jour), Jurgen Roelands (8e) et Tiesj Benoot (5e).

Sur le dernier Eneco Tour, il décroche une étape (et le classement par points) avant de, rebelote, réenfiler son costume d’équipier-modèle, en attaquant dans un final, qui plus est dans un mont (350m à 8%), pour favoriser les desseins de Tim Wellens, tenant du titre qui conservera finalement son bien (voir vidéo, à 18min30).

Derrière ce duo capable de soumettre les autres « grosses cuisses » à une domination bicéphale, certains challengers – outre Gaviria, et Jens Debusschere (Lotto Soudal), équipier de Greipel capable de reprendre le flambeau en cas de défaillance de ce dernier – n’ont rien de victimes expiatoires. Parmi eux, Elia Viviani et Ben Swift (SKY), Jonas Van Genechten (IAM), Juan José Lobato (Movistar), Michael Morkov (Tinkoff-Saxo), Moreno Hofland (LottoNL-Jumbo) ou encore Edvald Boasson Hagen (MTN-Qhubeka). Ce dernier étant par ailleurs susceptible de s’illustrer dans d’autres registres que celui instamment évoqué. 

Boasson Hagen, sur les traces de son passé prometteur 

La polyvalence n’est pas une nouvelle corde à l’arc du Champion de Norvège, bien au contraire, c’est paradoxalement l’un des inconvénients de sa carrière. Son profil d’homme à tout faire, autant que son tempérament non-despotique et diverses blessures, ayant érodé les espoirs placés en lui, durant les cinq années – toute de même ponctuées de nombreux succès – qu’il a passées à défendre les couleurs de la formation SKY. 

Mais avant cette déconfiture progressive (très nettement enrayée cette saison), c’est au sein de l’équipe High Road (alors dénommée Columbia et à laquelle appartenait aussi Greipel et Cavendish) qu’il avait témoigné de son énorme potentiel lors du Tour of Britain 2008. Avec trois étapes dans son escarcelle, il impressionne par ses sprints longs , à seulement 21 ans. 

L’année suivante, il fait encore mieux : quatre victoires consécutives, au cœur d’une série de six podiums d’affilée. Il remporte le classement général d’une épreuve qu’il a survolée... et à laquelle il n’a, depuis, plus jamais participé.Accompagné de Tyler Farrar et Gerald Ciolek [qui pourraient également avoir leur mot à dire, bien que décevants cette saison (5 « top3 » dont 0 succès à eux deux, contre 12 dont 4 pour EBH] ainsi que de Reinardt Janse van Rensburg, excellent lanceur, il lorgnera quotidiennement sur des victoires... voire plus ? Il a en effet terminé quatre courses par étapes dans le « Top10 », en 2015 : tours de Norvège (2e), des Fjords (7e) et du Danemark (6) ainsi qu’Arctic Race of Norway (4e).

Sur les terres de sa notoriété croissante, Boasson Hagen confirmera-t-il son aura renaissante ? L’un de ses ex-coéquipiers au sein du Team-SKY attirera lui aussi bien des regards. 

Wiggins, tant coureur qu’ambassadeur

Le vainqueur du Tour de France 2012 est revenu à son premier amour : la piste, mais Sir Bradley joue encore parfois les emblèmes en cuissard, au sein de « son » équipe, le Team Wiggins.

Ce sera le cas sur ce Tour de Grande-Bretagne, où il mènera ses troupes, en chef de file d’un cyclisme britannique conquérant « Je suis impatient de disputer ma prochaine course : Le Tour de Grande-Bretagne. », avec un objectif personnel à moyen terme « Cette épreuve me servira de préparation pour les Championnats d'Europe sur piste. » et sans se faire d’illusions sur sa capacité à s’imposer « Il a fallu du temps pour que je me persuade que je n'étais plus un coureur sur route, mais de piste. Aujourd'hui, je ne peux pas obtenir les mêmes résultats qu'il y a quelques années. »

Son moteur, ses aptitudes physiologiques et l’imminence des CDE sur piste (14-18 octobre) pourraient tout de même faire de Bradley Wiggins un bel outsider pour la victoire finale. Victoire remise en jeu par un jeune hollandais (23 ans) qui l’avait acquise à la surprise générale, en 2014.

van Baarle, discret tenant du titre  

Ce bon résultat, obtenu grâce à son profil « baroudeur-puncheur » n’aura pas été un déclic pour Dylan van Baarle (Cannondale-Garmin), dont les performances restent assez anonymes.

Parmi ses principaux faits d’armes, une cinquième place finale sur le Bayern Rundfahrt (assortie du maillot blanc) et un frustrant accessit sur la fameuse étape de l’Eneco Tour (durant laquelle Greipel a fait preuve d’une appétence insoupçonnée pour les offensives), derrière Johan Le Bon, collègue d’escapade qui a su le mystifier dans les derniers hectomètres.

Réitérera-t-il son exploit ? Sans pouvoir compter sur l’effet de surprise, compliquée s’annonce cette entreprise. Sans doute affublé du statut de leader au sein de son équipe, il devra peut-être revoir sa stratégie : tentera-t-il encore de s’immiscer dans des échappées, ou adoptera-t-il une attitude plus prudente, sur la défensive ?

Il risque, « à la pédale », d’être en difficulté face aux accélérations de coursiers plus à-mêmes de dompter les quelques reliefs qui seront proposés aux vingt formations présentes, au départ de cet Aviva Tour of Britain. Parmi elles, l’une parait particulièrement bien armée.

Movistar en force et en nombre  

Même privé de ses plus éminents éléments (Valverde, Quintana voire Rojas sur la Vuelta), l’équipe Movistar a fière allure. L’escouade espagnole sera en effet dotée d’un trio redoutable pour l’escalade : Gorka Izagirre - Benat Intxausti - Igor Anton.

En plus de pouvoir briguer (avec moins de garanties) des étapes peu accidentées par l’intermédiaire de Lobato, elle sera en quête d’une victoire finale. Le gros rouleur qu’est Alex Dowsett représentera un atout de plus dans la poursuite de cet objectif.

Des écraseurs de pédales adeptes de l’effort solitaire, la BMC n’en manquera pas, alignant Taylor Phinney, (enfin remis des graves blessures l’ayant privé de compétition pendant plus d’une année et qui vient de remporter la première étape de l’USA Pro Challenge) et Stefan Küng (un succès sur le Tour de Romandie cette année). Mais pour briller au CG c’est certainement sur un autre homme qu’elle comptera : Dylan Teuns (BMC), 10e l’an passé et à son avantage sur l’Arctic Race of Norway, tentera de confirmer.

Au rang des potentiels favoris, figurent également StevenKruijswijk (LottoNL-Jumbo), 7e du Giro et 5e du Tour de l’Ain cette année, Serge Pauwels (MTN-Qhubeka), 13e du dernier TDF, Wout Poels (SKY), fort en troisième semaine de ce même Tour autant que remuant sur le GP Ouest-France, et Robert Kiserlovski (Tinkoff-Saxo), assez moyen en 2015, mais modèle de régularité (« Top 20 » sur cinq courses par étapes, dont trois WT).

Enfin, Zdenek Stybar (Etixx - Quick Step), Peter Kennaugh (SKY), à domicile, ou Rasmus Guldhammer  (Cult Energy), coéquipier d’un Linus Gerdemann en méforme mais restant à surveiller, seront peut-être en mesure de s’illustrer au classement général, en l’absence des meilleurs grimpeurs du peloton, et en raison d’un parcours, loin d’être de tout repos, mais ne comportant aucun col vertigineux.

Parcours nerveux et peu montagneux, du classique

Préambule : les profils des étapes tels qu’ils sont présentés par le site officiel de la course (1) sont résolument trompeurs, donnant à des montées au dénivelé raisonnable des airs de pentes très sévères. Les sprints intermédiaires attribuent 3, 2 et 1 secondes, tandis que les bonifications à l’arrivée sont de 10, 6 et 4s. 

1ère étape (dimanche 6 septembre) : Condensé du programme à venir  

Ce nouvel opus de l’Aviva Tour of Britain commence par une étape qui offre un aperçu de l’ensemble de l’épreuve : aucun sommet infranchissable à affronter, aucun géant à gravir, mais plusieurs montées susceptibles d’influer sur la course.

La distance séparant le point culminant de la dernière difficulté de la ligne d’arrivée (34.1 km) empêche cependant de rayer la mention « sprint massif » de la liste des potentiels dénouements. Si un épais peloton s’avance dans la ligne droite finale, André Greipel et Mark Cavendish – qui seront scrutés du regard dès que la route se cabrera – feront figure d’épouvantails... à moins que les côtes émaillant le parcours du jour n’aient eu raison de leur ambition.

Des coureurs présentant une bonne pointe de vitesse et des aptitudes lorsque la route s’élève pendant quelques kilomètres pourraient alors tirer leur épingle du jeu, au premier rang d’entre eux Edvald Boasson Hagen sera un outsider de choix, tandis que Ben Swift suppléera peut-être Elia Viviani et que Zdenek Stybar s’imposera comme un joker de luxe pour l’équipe Etixx - Quick Step, qui compte en la personne de Matteo Trentin une énième roue de secours.

Enfin, face à ce profil escarpé mais pas assez impressionnant pour calmer les ardeurs des baroudeurs non-grimpeurs, les attaques pourraient fuser et aboutir à des surprises, comme le scénario de l’an passé en avait plusieurs fois accouché. 

2e étape (lundi 7 septembre) : Bis repetita, moult scénarios envisageables 

La course promet de nouveau d’être dure à contrôler, surtout pour des escadrons composés de tout au plus six éléments (voir startlist complète en annexe).

Différence majeur par rapport à l’étape de la veille : le dernier  kilomètre n’offre pas un boulevard aux pur-sang, présentant une élévation moyenne de 5%. Les challengers de la veille peuvent ainsi espérer se muer en favori, même si le faible dénivelé de cette ultime inclinaison la rend non-rédhibitoire pour des sprinteurs plus « classiques » tels que Greipel, Cavendish ou Viviani.

Ce final sera-t-il suffisamment relevé pour offrir une chance aux puncheurs ? Peut-être. Assez piégeux pour pouvoir influer sur le classement général, via la formation de cassures ? Sûrement.

3e étape (mardi 8 septembre) : les puncheurs/baroudeurs gagnent du crédit


 

Cette fois-ci, cela se complique pour les ténors du sprint, la côte de Dingleton (2,4 km estimés à 5,5%) s’achevant à seulement 23,3 km du but. Une échappée ira-t-elle au bout ? Un petit groupe de « costauds » s’extirpera-t-il du peloton dans cette ultime bosse, résistant ensuite dans les faux-plats descendants qui le mèneront à l’arrivée ?  L’optique d’un peloton qui se dispute la gagne restant impossible à négliger, c’est à un nouveau finish haletant que la troisième étape promet d’aboutir.

4e étape (mercredi 9 septembre) : sprint royal au menu ? 

Le principal relief de cette étape se situant dans le  premier tiers de la course, c’est vers une explication entre « hommes forts » que le peloton se dirigera... surtout si les amateurs de raids au long cours ont eu raison des formations de sprinteurs à une ou deux reprises depuis le début de la course.

Dans ce cas, la MTN-Qhubeka tentera de faire valoir la loi du nombre face aux trains biens rodés d’Etixx - Quick Step (où la cohabitation Gaviria-Cavendish sera tout de même intéressante à observer) et Lotto Soudal, alors que Viviani, Hofland, Lobato, van Genechten etc. devraient eux aussi être de la partie. 

Par ailleurs, la course du jour étant la deuxième consécutive à être longue de plus de 200 km, la fatigue gagnera peut-être les organismes des coureurs, à la veille de l’ « étape-Reine » de cette 12e édition du Tour of Britain. 

5e étape (jeudi 10 septembre) : un juge de paix à ne pas surestimer 

C’est une montée finale de 7,8 km à 5,1% (2) qui attend les protagonistes de ce Tour de Grande-Bretagne. Tout pourrait se jouer ici, entre les plus aériens candidats au trône (le trident Movistar, Kruijswijk) ... seulement, la douceur relative de la pente est susceptible de donner des idées à des rouleurs plus puissants. En effet, si EBH, Stybar ou Swift s’avéraient en mesure de ne débourser qu’une minute sur leurs rivaux, ils ménageraient leurs éventuels espoirs de bon résultat final, les étapes s’apparentant à des « mini-classiques » ayant pu et pouvant encore leur être favorables, via notamment l’attribution de bonifications. Les positions au classement général à l’aube de cette 5e journée, tout comme le vent, joueront sans doute un rôle important dans l’écriture de son scénario. Une chose est sûre, il en est un à qui ce col roulant convient (ou convenait) parfaitement... et si « Wiggo » (nous) bluffait ?

6e étape (vendredi 11 septembre) : un final plus « clément »... mais non sans enjeux


Entre toboggans et long faux-plats montant, c’est continuellement « en prise » que le peloton va relier Nottingham. Si le final se montre moins compliqué (les quarante dernières bornes de l’étape sont les moins escarpées), il ne sera pas dénué d’enjeu : avec deux sprints intermédiaires à disputer, si aucune échappée ne devance les leaders du CG, ces derniers pourraient tenter de glaner de précieuses  secondes. De plus, le dernier kilomètre de la course, sinueux (deux ronds-points et un rétrécissement), nécessitera un excellent placement et causera donc une tension accrue. 

7e étape (samedi 12 septembre) : un talus sans influence ?

Deux chiffres pour Everest, 100 m pour plafond... jamais les coureurs n’atteindront une telle altitude en cette veille d’arrivée. Ainsi, c’est proche du niveau de la mer que vont naviguer les matelots encore en course, durant la plus longue escale de leur voyage (227,4km).

Durant cette étape presque toute plate, la petite côte située à l’orée des 20 derniers kilomètres devrait être avalée sans souci par les bolides des lignes droites finales... qui souhaiteront s’offrir une nouvelle lutte à vitesse élevée. Attention, fatigue aidant, leurs équipiers pourraient peiner à ramener à la raison d’éventuels courageux partis en éclaireurs.

8e étape (dimanche 13 septembre) : un défilé pour conclure 

Comme de nombreuses courses par étapes, le Tour de Grande-Bretagne s’achèvera par une étape en circuit, destinée à n’avoir aucune influence sur le classement général. En guise de clou du spectacle elle devrait être le théâtre du dernier round opposant tous les fauves du sprint. 

Dernière ligne droite avant Richmond 

Que ce soit concernant l’épreuve chronométrée (23 septembre) ou la course en ligne (27 septembre, profil ci-joint), les principaux favoris au titre mondial n’ont pas inscrit l’Aviva Tour of Britain au sein du parcours censé les mener au sacre à Richmond.

 

Circuit de 16.5 km, à parcourir seize fois (264km) qui comporte trois côtes de moins de 300 mètres dans les trois dernières bornes (250m à 7,6% - 260m à 11% - 290m à 6,9%), dont deux partiellement pavées, et s’achève par un faux-plat montant de 680 m (1%).

En effet, Bradley Wiggins n’est pas candidat à sa propre succession (sauf improbable revirement), tandis que les prétendants à l’obtention de son sceptre de Roi du chrono se préparent sous d’autres cieux, et avec plus ou moins d’aisance (même si certains coureurs présents sur le Tour de Grande-Bretagne pourraient bien « jouer placé », comme Alex Dowsett ou Taylor Phinney par exemple).

Tony Martin, après une reprise gagnante sur le Tour du Poitou Charentes, et Adriano Malori, qui y fut son dauphin (le battant notamment sur le CLM), s’apprêtent à parfaire leur condition au Canada, pendant que Tom Dumoulin épate (en rouleur-grimpeur, à la manière de Rohan Dennis vainqueur de l’USA Pro Challenge) sur une Vuelta qu’a prématurément quitté Fabian Cancellara (le métronome suisse ne sera pas remis à temps de l’infection stomacale qui l’a contraint à l’abandon, et ne sera donc pas du voyage en Virginie). 

C’est aussi loin de la Perfide Albion que l’on trouve les sprinteurs ou puncheurs les plus aptes à mettre le monde à leurs pieds ; sur la Vuelta, John Degenkolb déçoit (tout en témoignant d’une forme correcte), Peter Sagan a connu victoire et déboires, et Valverde se bat pour le succès final ; ailleurs, Alexander Kristoff continue de lever les bras (à Plouay, lors du GP Ouest-France) et l’armada belge (Tim Wellens, Greg van Avermaet, Tom Boonen, Philippe Gilbert) brille par sa régularité, autant que celle des australiens suscite des questions (Michael Matthews, qui vient d’empocher in extremis la deuxième étape du Tour d’Alberta, et Simon Gerrans, handicapés par des  blessures cette année, seront-ils prêts à temps ?).

Gare également à Matti Breschel, toujours efficace sur « son » tour du Danemark et souvent dans le coup durant les Mondiaux (trois « top 5 » dont deux breloques), ainsi qu’à la sélection française (Gallopin, Alaphilippe voire Bouhanni, peu en verve ou malchanceux en cette fin d’été).  
Cependant, si les chances de victoire sur le contre-la-montre semblent réservées à une caste très fermée, la course en ligne est bien plus ouverte. Ainsi, André Greipel – qui assume ses aspirations à la consécration  «  J'ai des ambitions pour le maillot arc-en-ciel et l'équipe d'Allemagne sera très forte » – et Edvald Boasson Hagen, lieutenants de luxe auprès de Degenkolb (tête d’affiche teutonne, en vertu de son profil « classicman ») et de Kristoff (carte majeure norvégienne en tant que serial-sprinteur de l’année) pourraient se muer en leaders. Les deux hommes ont déjà obtenu une médaille mondiale (bronze pour Greipel en 2011, argent pour EBH en 2012) et sont de légitimes outsiders... tout comme Cavendish, qui a déjà connu la gloire planétaire (2011) ou encore ses coéquipiers Stybar, redoutable sur les courtes côtes pavées, et Trentin, grosse cote qui sait gagner.
Alors, sera-ce encore de Grande-Bretagne qu’émergera la tunique arc-en-ciel ? 

 

Simon Farvacque

*Elle était cataloguée « 2.1 » depuis 2005 et l’inauguration des circuits continentaux (dans ce mode de classification  « x,y », les nombres correspondent respectivement aux types d’épreuves (x) : « 1 » pour les courses d’un jour, « 2 » pour les courses par étapes ; et au degré de difficulté (y) : « HC », « 1 », « 2 » par ordre décroissant d’importance. Les courses appartenant au World Tour  première division située au-dessus des circuits continentaux  sont donc les seules courses d’importance supérieure à celles classées en « HC ».

(1) http://www.tourofbritain.co.uk/home.php

(2) Voir segments-Strava pour représentation approximative :

 - https://www.strava.com/segments/876537

 - https://www.strava.com/segments/10358404

Informations pratiques:

Roadbook : http://www.tourofbritain.co.uk/files/documents/ToB_2015_RM_AW3(ONLINE).pdf

Startlist : http://www.procyclingstats.com/race/Tour_of_Britain_2015-startlist

Sources :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_de_Grande-Bretagne

http://www.procyclingstats.com/rankings/PCS_Wins_2015_08_30_Individual

http://www.procyclingstats.com/race/Tour_of_Britain_2014-stages

http://www.procyclingstats.com/rider/Andre_Greipel

http://www.cyclismactu.net/news-tour-de-grande-bretagne-bradley-wiggins-sera-au-depart-52158.html

https://www.youtube.com/watch?v=B6w-on7p6IA 

http://www.cyclismactu.net/news-tour-de-grande-bretagne-andre-greipel-prepare-richmond-52500.html

http://belgique.directvelo.com/actualite/37955-mondial-2015-un-parcours-pour-flandriens.html#.VeYtw2-qVPI

http://www.uci.ch/track/calendar/#date=20150902&view=list&categ=11&country=0&classc=0

http://www.franceinfo.fr/sports/sports/article/suisse-cancellara-renonce-724815

Publié le 04.09.2015



 



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